lundi, janvier 08, 2007

Veiller tard


Vous devez être nombreux à avoir trouvé au pied de votre sapin, le cale lampe de chevet qui va permettre à Cécile de bien veiller pendant les soirées qui viennent.
Si mes calculs sont bons, vous n'avez pas forcément eu le temps de le dévorer d'une traite et vous devez vous retrouver englués dans la boue de l'automne hiver russe.
Pour ma part, je viens tranquillement de dépasser la moitié, mais j'avoue que j'ai trouvé les allemandes pesantes, lourdes, visqueuses. Par ailleurs, comme j'ai une fâcheuse propension à l'identification, surtout à des héros masculins, je suis restée moi aussi engluée dans ces mots aux sonorités désagréables. Gruppenstab, pour moi, c'est la palme. Plus antimusical que ça, c'est dur de trouver...
Inutile que je vous raconte l'histoire, tous les journaux, magazines...en ont parlé.
A la fin des allemandes, je me suis arrêtée, pour souffler et aussi réfléchir. Qu'est-ce que t'en penses, Arlette?
Hé bien, là, je dirais, la même chose qu'à la page 30. C'est pas un livre sur la guerre, c'est un livre qui traite d'un homme qui souffre et qui se pose des questions.
Sa souffrance? à mon avis, on peut pas faire pire. "la seule femme que j'ai jamais aimé était celle qui m'était interdite". Elle serait tout bonnement morte, au moins, il pourrait en faire son deuil. Là, non. C'est beaucoup plus cruel. Elle est vivante, elle constitue tout ce qui peut faire son bonheur, mais elle lui est refusée. Le seul fait quelle soit en vie lui rappelle à chaque instant douloureusement, qu'il pourrait être heureux, mais qu'il ne l'est pas. Sa raison le comprend, mais son coeur garde toujours un espoir. Qui le mine. Et cette souffrance ultime, lui fait paraître toutes les autres souffrances minimes. (bon, là, c'est parce que c'est sa soeur. Mais, ce serait la femme du voisin ou de son meilleur copain, ce serait pareil: de toutes façons, elle n'est pas pour lui.)
Par ailleurs, dans son job, Max est type intelligent et consciencieux. Il s'acquitte des missions qu'on lui confie le plus efficacement possible, réfléchit et se pose des questions, cherche à trouver le sens de cette administration dont il est un rouage. A la différence de nombre de ses collègues, la réponse n'est pas évidente pour lui. Et l'analyse de cette situation, toutes ces questions épineuses lui rajoutent une couche de douleur.
Quand on joue une allemande, il y a souvent plein de notes à caser dans un seul coup d'archet. On a mal à l'épaule, à force. C'est un morceau physique.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

t'essouffles pas, le meilleur arrive...

Anonyme a dit…

ben non je ne l'ai pas eu le cale-lampe alors j'attends que quelqu'un le termine pour pouvoir le lire..

Arlette a dit…

tant mieux. Après la Courante, j'ai eu l'impression que la tension retombait. Comme un decrescendo amorcé, après un point d'orgue fortissimo.
A noter, un très beau solo de harpe, (Ravel?) dans le délire de la Volga. Magnifique.

Anonyme a dit…

T'inquiète pas, Cécile, j'ai largement dépassé la moitié, et à Berlin, il fait moins froid qu'à stalingrad. je progresse plus vite quand ma température corporelle augmente. En attendant, je vais te passer les suites de Bach. Pour te mettre en condition.

Anonyme a dit…

A y est! Suis à la page 30! J'ai été retardée par la lecture d'un autre cale lampe que tu attends. A moins que tu ne l'ai (re)trouvé au pied du sapin, il est à ta disposition.
Bonne, heureuse et meileure année!
Au fait, j'ai pas le numéro de ton baby-sitter...

Arlette a dit…

Le baby sitter a changé de couleur, pas de numéro. Relis plusieurs fois tes 30 premières pages, pasque pendant 2 allemandes, ça va être un peu duraille. Mais Dochhd a raison (il dit pas que des ). La Courante avance, les menuets menuettent...
Les avis d'Arlette, bientôt en ligne. Je va pas tout dire d'un coup.Faut digérer. Dans 200 pages, je changerais volontiers de cale-lampe. Garde-le-moi au chaud.