samedi, janvier 06, 2007

Carte de Voeu


Autant vous prévenir tout de suite. Ce samedi fut une journée difficile. Il y en a quelques unes par an...la prochaine est programmée pour la fin du mois...
Bonne Copine est partie ce matin, dans son break en cuir, avec sa famille et un gros noeud dans la gorge.
Arlette est partie ensuite, dans sa cathomobile, avec une partie de sa famille, en direction du coeur du Nord, pour aller récupérer une progéniture confiée à de courageux grands parents. Mais aussi pour aller "présenter" en personne, ses voeux. Des moments pas faciles, comme souhaiter une bonne année, une bonne santé à des grand-mères malades et déclinantes, sans avoir l'air hypocrite...On se refait une bonne conscience en se disant qu'au moins, notre visite leur fait plaisir.

C'est aussi le jour, où l'on regarde derrière soi, avec nostalgie. Je me revois petite fille, entamer le marathon du premier janvier. Les parents stressés, digérant leur réveillon de la veille, et les enfants, bien peignés, chaussures cirées, morigénés à bloc (on dit bien "bonjour ma tante, bonne année mon oncle), qui gagnés par la pression commençaient déjà à menacer de vomir dans la voiture.
Puis, chrono en main, on entamait la tournée. Dans un ordre immuable, suivant l'importance de la parenté, et aussi un peu la proximité. Suivant le circuit, on savait qu'on allait rencontrer tel cousin à tel endroit, mais si on avait le malheur d'être légérement plus jeune, ça ne compterait pas. Globalement, le tour se déroulait du plus vieux au plus jeune, le plus jeune étant lui-même en tournée dès le matin. La matinée passait encore assez bien. Et puis, pause déjeuner. Pas forcément léger. Bien souvent, il fallait s'éclipser avant le fromage "parce qu'on a encore 8 maisons à faire". Et là, ça se corsait. On tombait sur des fins de déjeuner du premier de l'an où les estomacs alourdis s'étaient assoupis, les esprits un peu échauffés par des discussions sur d'obscurs héritages... Nous, les enfants, on devait être bien sages et polis, au milieu de tout ça. Se prêter aux évaluations des tailles, des âges, des cousinages...Dans toutes ces maisons sans joujoux, où parfois un gros chien nous empêchait de bouger. On était gavés de gauffres, chacun y allant de sa boîte en fer blanc, spécialement préparées pour l'occasion.
Et puis, à un moment, on finissait par s'endormir, se sentir soulevés et portés en voiture, et là, les parents ravis tenaient leur prétexte, devant témoins, pour clore cette horrible journée.

Jusqu'au jour où papa a décrété: le nouvel an, c'est fini. On part au ski.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

ben arlette pourquoi tu infliges la journée "gaufre séche" à tes enfants alors? t'as peu t'être réduit le "circuit"???

Moi petite c'était les boudoirs et l'enveloppe des étrennes . mes grands-parents ne suivaient absolument pas l'inflation: chaque année c'était 50 frcs !!!

Arlette a dit…

en effet: y'a eu plein d'enterrements, peu de naissances, des tas de déménagements, et pis, nous aussi, on a vielli...Quant aux gaufres sèches, ben, mon petit frère a dit "prem's" pour le ski cette année...

Drôle de voir comme les tarifs étaient le mêmes, à une certaine époque...Elles étaient pas copines bloggueuses, nos mamies?

Anonyme a dit…

Et juste à côté de Voeu, sur la carte, y'a écrit : Va t'en!!

Arlette a dit…

C'est le périmètre des farceurs. N'était le climat un peu rude de la région, je l'envisagerais volontiers pour mes (encore plus) vieux jours!

Anonyme a dit…

Que c'est joli comme texte. Et ça doit parler à plein de gens tout ça.
Merci Arlette :-)