mercredi, février 15, 2023

Arlette et les manuels de jardinage

Un jour, il faut relever les défis de l'adversité. Oser tirer sur le four qui vient de lâcher. Le déposer sur une planche à roulettes. Trouver le fusible et l'abaisser. 
Profiter d'une visite pour le hisser dans une brouette et déposer le remplaçant sur les roulettes.
Puis, farfouiller sur le net à la recherche du tuto des Wago, et ne pas avoir peur d'ouvrir le clapet à fond. Brancher le remplaçant. Oh, que ce terme me poignarde.
Remonter le fusible et vérifier qu'il fonctionne. Puis, le hisser centimètre par centimètre sur des manuels de jardinage, puis sur des caisses, puis des bouquins, faire basculer le tout pour le présenter sur ses rails, et admirer l'oeuvre.
Reste à trouver le mode d'emploi de la maudite horloge et des commandes, malheureusement un peu effacées.
J'en suis venue à bout seule. Malgré ma fragilité et mes doigts délicats.
J'ai changé mon four.


 

dimanche, février 12, 2023

Arlette taille

Samedi 11 février. Chaque minute se traîne, gorge nouée. Mon opération de la main gauche approche, alors je cherche à anticiper.

J'étais partie pour une partie de plaisir: le ménage de la maison d'amis.

Quand la lumière et la douceur de l'après-midi m'ont saisie.

J'ai enfourché un grand escabeau, et taillé dans le vif. Quelques heures d'activité physique au grand air et au contact de la nature envahissante.

Moi qui avais tant de mal à tailler mes plantes, préférant les laisser s'épanouir, aujourd'hui, nous avons dialogué quelques heures. Ma victoire: avoir terminé la tâche, jusqu'au rangement du matériel. Je n'ai pas eu les yeux plus grands. Cette fois. J'ai su modérer mes ambitions. Et admiré cette merveilleuse lumière de 16h28. Nostalgique à souhait. Ou alors est-ce mon propre blues qui la teinte ainsi?






Juguler l'enthousiasme d'un rosier et d'une glycine, pour protéger la toiture de la maison. Anticiper. Ne pas présumer de ses forces. Et se connecter à la terre.


samedi, février 11, 2023

Arlette et la madeleine

J'ai posé les yeux sur les restes de mon petit déjeuner. Un bien grand mot pour désigner cette tentative de dénouer. Ma gorge. Mon plexus. Mon estomac.

Les madeleines. La douceur sucrée familiale. Simplicité, pas de fioriture. Multi usages. Trempée dans le yaourt, sa manière à lui de les déguster. En accompagnement d'un litre de café pour moi.

Les madeleines, c'est Castans. Des petits matins en compagnie d'un thermos-carafe de café lowtech, réalisé au piston d'une cafetière sans électricité. Ces moments suspendus, dehors face à la forêt, au bord du chemin, avec des ânes pour voisins. 

Je rêvais là, un peu à l'écart du monde. Seule au calme. A la vie que nous étions en train de construire. Lui cassait des cloisons, moi, je repeignais des murs et des plafonds. Je semais de la roquette et du persil à la volée. Je bouturais des jasmins. Sans plan précis, au hasard. Dans cette confiance totale que la terre saurait.

Aujourd'hui, je n'ai pas réussi à terminer ma madeleine. Les conditions. N'étaient pas. Propices.
 

vendredi, février 10, 2023

Arlette, la discrète.

La femme à venir...

C'est peut-être moi.

Il y a quelques années, ma maman m'avait offert, discrètement, un ouvrage de Frédéric Lenoir "La puissance de la joie". Avait-elle perçu que mon sourire n'était plus aussi spontané? Puis j'avais glissé l'audiobook correspondant dans le mange-disque de ma voiture. Ecouté d'une oreille distraite en me posant la question: "Est-ce que lire des livres sur le bonheur rend heureux?"

Les écrire en tous cas, permet à leur auteur de s'offrir une jolie maison les pieds dans l'eau dans un charmant village du Cap corse... :)

Aujourd'hui, musardant dans ma maison à sa recherche - infructueuse-, c'est ce livre, butin de boîte à dons, qui s'invite.

Un ouvrage voyageur.

Je l'avais choisi et emporté dans une autre maison, celle dans laquelle je projetais de ralentir, m'asseoir et lire à 4 mains, (ou deux paires de lunettes), ce "Plaidoyer pour le bonheur". Le bonheur d'une vie simple. 




Aujourd'hui, je choisis de m'asseoir au soleil, derrière la fenêtre, avec lui. Il remplit mes mains. Mon esprit vagabonde parfois. Je l'observe. Et nous avançons.