samedi, février 11, 2023

Arlette et la madeleine

J'ai posé les yeux sur les restes de mon petit déjeuner. Un bien grand mot pour désigner cette tentative de dénouer. Ma gorge. Mon plexus. Mon estomac.

Les madeleines. La douceur sucrée familiale. Simplicité, pas de fioriture. Multi usages. Trempée dans le yaourt, sa manière à lui de les déguster. En accompagnement d'un litre de café pour moi.

Les madeleines, c'est Castans. Des petits matins en compagnie d'un thermos-carafe de café lowtech, réalisé au piston d'une cafetière sans électricité. Ces moments suspendus, dehors face à la forêt, au bord du chemin, avec des ânes pour voisins. 

Je rêvais là, un peu à l'écart du monde. Seule au calme. A la vie que nous étions en train de construire. Lui cassait des cloisons, moi, je repeignais des murs et des plafonds. Je semais de la roquette et du persil à la volée. Je bouturais des jasmins. Sans plan précis, au hasard. Dans cette confiance totale que la terre saurait.

Aujourd'hui, je n'ai pas réussi à terminer ma madeleine. Les conditions. N'étaient pas. Propices.
 

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