jeudi, juin 22, 2006

Septicémie


Un jour, entre deux bouchées de steack, quelqu’un vous assène doctement que « les femmes qui ne travaillent pas ne sont pas autonomes, ce sont de redoutables boulets » Le petit sourire méprisant qui assaisonne le tout ne vous laisse aucun doute : vous êtes comprise dans le lot.
Sur le moment, on n’y accorde que peu de crédit. Réflexion d’un machisme trop facile, entendue des centaines de fois.
Mais, ça égratigne la conscience.
D’autant qu’on pense un peu pareil, au fond. Moins brutalement. Avec des nuances, comme « les autres, oui, pas moi ».
On en parle avec Benoît. « t’as vu le rôle que tu lui réserves à la femme de Malo ? c’est presque avilissant. ». « Mais pas du tout, j’ai tellement d’admiration pour tout ce qu’elle fait! »
On essaye de ne plus y penser, mais, des semaines plus tard, voilà qu’on constate que l’écharde est toujours là, et qu’en plus, elle vous a bien gangrené le moral.
Du coup, on se pose plein de questions, on essaye de faire un bilan, d’envisager l’avenir autrement que bouché. Et on sombre : profondément. Sûrement.
Evidemment, on se garde bien d’en parler.
Faut s’appeler Bonne Copine, être blonde, avoir un cœur, un cerveau, mais surtout des antennes décodeuses de silence pour analyser le marasme.
Et conclure : « t’as choisi d’arrêter de bosser. T’as ni besoin, ni envie de reprendre. Mais tu te demandes si on ne t’aimerait pas plus si tu travaillais. »
Elle se trompe rarement.
Sincèrement, vous, vous m’aimeriez plus, si je travaillais pour de l’argent ?

22 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai que Salomé semble un peu la dernière roue du carrosse (je n'ai pas encore fini le livre mais j'espère toujours qu'on va enfin lui donner de l'importance).
Quant à toi Arlette, ne laisse surtout pas la gangrène te gagner et construis ta vie en fonction de TOI de TES envies, si tu es bien, ceux que tu aimes et qui t'aiment le seront aussi, voilà!

Anonyme a dit…

Certainement pas, et quand tu vois les sourires jusqu'aux oreilles de ton quatuor (j'intègre bien sûr champion) tu n'as plus de questions à te poser. Il en faut pour tout le monde et c'est toi qui choisis... tu em...ceux qui pensent autrement et croque la vie. On ne sait jamais ce que réserve l'avenir alors fonce dans tes envies.

Anonyme a dit…

A mon avis, les vrai(e)s ami(e)s se fiche que tu bosses où que tu ne bosses pas à partir du moment où tu le vis bien. L'important c'est de bien vivre son choix, de se dire qu'on a de la chance de pouvoir choisir et d'être à l'écoute de ceux qui bossent sans essayer de comparer les mérites des uns et des autres (et c'est pas toujours facile ...).

Anonyme a dit…

Nous ça changerait pas grand chose, mais toi, je suis sûr que tu t'aimerais plus, on sent bien qu'il y a quelque chose qui va de moins en moins bien, un pleur, un truc que t'attend et qui commence pas...allez Arlette, à la rentrée, tu nous met le bambin à l'école, et tu cherches du boulot vite fait.

Anonyme a dit…

Qu'est ce donc que ces questions? Moi, Salomé, je trouve qu'elle a vraiment le beau rôle dans le livre de Benoît. Les autres, tu ne ressens pas que Malo les méprise un peu.
Laisse à celles qui aiment cela le monde de l'entreprise, ses rapports humains souvent faussés par le jeu des ambitions et du pouvoir et ses turpitudes.
Et dis-toi bien que la supposée reconnaissance sociale, qu'est ce qu'on s'en fout! Et ce que pensent les autres aussi!
Et à ta question : bien sûr que l'on ne t'aimerait pas plus. Par contre, certains qui t'aiment n'en souffriraient-ils pas?

Anonyme a dit…

Avec docnnbb (qui a écrit en même temps que moi), nous n'avons pas délivré la même ordonnance. Par contre le diagnostic est identique; il n'y a pas que bonne copine pour voir que quelque chose ne va pas : mais pourquoi? Elle est pas belle la vie?

Anonyme a dit…

Alors là pour la culpabiliser si jamais elle reprend le boulot, excuse-moi l'amie sincère, mais tu ne pouvais pas faire mieux en disant que ceux qui l'aiment en souffriraient

avfdunkerque a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

Erreur de manipulation... je disais donc ma chère Arlette que tu déchaines les passions, c'est déjà une véritable reconnaissance de ton incroyable personnalité !
Pour ce qui est du boulot, si tu bosses pour l'argent aucun intérêt, si tu bosses par envie alors là gare à vous ceux qui vont l'embaucher, elle va casser la baraque.

Anonyme a dit…

Moi je suis d'accord avec la pub fanta: vis ta vie maint'nant!

Anonyme a dit…

On en avait discuté, et je ne sais pas si le "docte" utilisé en haut du texte est une tomate mûre lancée sur ma pomme. Si tel est: mea culpa.

Du pour, du contre, un vieux débat.
Mr Polnareff disait: "fait comme tu sens, mais sent pas comme tu fait".

En fait, l'idéal (il me semble), c'est le CHOIX, mais un choix non irréversible.

Anonyme a dit…

(j'ai jamais utilisé le terme boulet)

Anonyme a dit…

pourquoi pas une chronique dans un journal? tu as des dons d'écriture qui ne sont pas exploités..... je crois qu'il faut que tu fonces si tu te poses la question car les enfants s'envolent du nid trés rapidement et la, il est trop tard...

Anonyme a dit…

Tout dépend du "quelqu'un" qui a envoyé la flèche entre 2 bouchées de steack.
Soit ça vient de loin et tu t'en fiches, soit ça vient de très près et là, je dis : ATTENTION ! Le retour au boulot des mères au foyer peut donner des ailes à un conjoint en pleine CMV, et surtout avec bonne conscience !!

Arlette a dit…

C'est sûr qu'ici, à Dunkerque, quand une mère de famille parle de retravailler, c'est louche, et on vient aussitôt, mine de rien, prendre les mesures de ton salon, et te glisser qu'on cherche une maison, un peu comme la tienne, pour le cas où vous vendriez, on ne sait jamais. Rassure-toi, rien de tout ça ici, Champion déclare spontanément qu'il n'a jamais été aussi heureux. Et c'est pas parce qu'il a des courgettes à tous les repas!
Quant à l'évaluation des distances...je te prends en stop, et on fait un créneau: tu comprendras l'étendue du problème!

Anonyme a dit…

Ta maison j'en veux pas (trop de problèmes de plomberie) et je suis pas assez folle pour rester dans ta voiture quand tu fais un créneau. Si tu rebosses je t'aimerais toujours autant. Si tu bosses pas, tant mieux, on pourra faire plus de trucs qd bambin et bambine seront à l'école.
Bon, là je penses que j'ai tout bon, hein Arlette ?

Arlette a dit…

Par trucs, tu entends contribuer personnellement à l'amélioration de mon handicap (lequel?, j'en ai tellement!) par tes cours privés de baballe?
Bon, finalement, le boulot, si on n'en a pas besoin pour manger...vu sous cet angle...ça demande sérieuse réflexion.

Anonyme a dit…

Le moral de Champion est au plus haut, celui d'Arlette chute, selon le principe de vases COMMUNICANTS ça devrait s'arranger non?

Arlette a dit…

Arlette a peur des piqûres. Elle ne recourra à la transfusion qu'en tout dernier ressort!

Anonyme a dit…

Si tu comptes sur moi pour améliorer ton handicap, on est très mal barrées.
Mais c'est vrai que l'expression "améliorer son handicap" laisse une certaine marge de manoeuvres, surtout auprès des non initiés.
Et puis, il y a quand même le bar du club house pour se consoler.

Anonyme a dit…

Pour le pauvre gars qui débarque, il faut s'accrocher! Une fille au prénom ravissant vous demande si vous l'aimeriez plus, et on lui dit de chercher du boulot. Guillaume Tell aurait confondu les tomates avec les pommes, au milieu d'une nuée d'amies sincères toutes couleurs de cheveux confondues, et sportives en plus! Alors pitié! des explications:CMV=Centre Municipal de Voile? Qui est carnivore? Qui est musicien? qui est écrivain? Qui me paye une bière au club house?

Arlette a dit…

Qui lui explique? Moi, j'ai pas assez d'énergie...