vendredi, février 26, 2010

Du boudin au menu


J'avais pris mon courage à deux mains, une grande inspiration, un jeton et un caddy, pour me rendre chez Carrefour Market. Ma maman aurait dit "un vendredi soir! mais tu es folle?" Il devait le sentir. Il est apparu au détour d'un rayon. Calme et souriant. Tout à coup, le pesant et le sordide de la situation se sont envolés. Pour laisser place à la poésie la plus totale. Voyez plutôt. Il s'est arrêté au milieu du rayon charcuterie. A désigné les boudins blancs en demandant "t'as des pommes"? (Les mots d'amour...) Je veux ça ce soir.
Great.
Le boudin blanc, alors que c'est même pas Noël, chez Arlette, ça fait remonter à la surface toutes ces années de tractations mère-tante-grand-mère dans la fièvre préparatoire du fameux déjeuner du 25 décembre. Le boudin blanc, à l'époque, me semblait une denrée terriblement stratégique. Il ne fallait pas se rater sur le choix du boudin. Alors, on s'y prenait plus de deux semaines à l'avance: tests comparatifs, queues interminables pour se procurer ce saucisson blanc flasque et juteux qui ouvrirait le bal. S'en suivaient ensuite des échanges passionnés entre les protagonistes...une page d'enfance...
Alors je m'étonne. Ce soir, j'ai allumé mon four, posé sur dans une tourtière les boudins sortis de leur emballage plastique, attrapés bêtement sur un rayonnage, alors que c'est même pas la saison. Et c'était pas dégueu.
Alors? C'était du cinoche? J'ai pas la papille à boudin?

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