mardi, mars 11, 2008

Les poètes refleurissent


En prélude au grand nettoyage de printemps, on sort les poètes des placards où ils hibernaient, pour les dépoussiérer et leur faire prendre l'air. Bonne idée!

Parallèlement, dans ma médiathèque préférée, je suis restée interdite devant une table spéciale "femme", suite à la journée de la susdite. Pèle-mèle, ni p ni sous-mises, les malheurs de Sophie, et d'autres revendications féministes, pour nous faire apprécier à sa juste valeur que plus personne ne vous cède sa place dans le bus, et qu'on vous fasse entrer la première au restau. Elles ont voulu l'égalité, et on les en remercie à chaque fois qu'on sort la poubelle. Mon regard fut attiré par un petit recueil de poèmes choisis par Carla Bruni. Journée de LA femme, elle devait donc y figurer, même si elle ne l'est pas encore officiellement...

C'était à Malo, c'était en général l'été. Marie-Pierre organisait des soirées poésie. Dans le salon ou le jardin de sa grande maison malouine, on s'asseyait qui par terre, qui sur un coin de canapé, prenant garde de ne pas écraser un couvre-chef tombé des hauts murs. Elle orchestrait cette assemblée hétéroclite de main de maître. On reconnaissait le franc-maçon, incapable de ne pas lire Kipling, le nostalgique de l'école du village, avec son Prévert, l'avant-gardiste, dégainant une nouveauté dégottée sur le net, le versificateur du dimanche, air faussement modeste, déclamant son texte tricoté main, le prosélyte du bon ton, l'inadvertant écervelé rassemblant ses souvenirs de bac français, hop un petit coup de Rimbaud, et Sabine, qui nous a recloués sur place avec Auden. Bien sûr, on l'avait tous vu au moins deux fois, en VF ou en VO... Pour Hugh, pour Andie, pour le plaisir de rire de bon coeur, mais l'entendre là dans le recueillement soudain du salon...ça nous avait fait quelque chose.

Aujourd'hui, gràce à Carla et un concours de circonstances, je le redécouvre. C'est un arbre qui cache une forêt merveilleuse. Des poèmes délirants, sur l'absurdité, la mort, l'amour. essayez "nonsense song", et aussi " blues".


Selected Poems of W.H. Auden by W. H. Auden

Vintage


I Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crêpe bows round the white necks of the public
doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.

The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.


Pour résumer, moi, j'aime bien Auden, et aussi Carla. Pas de jaloux.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

jamais entendu parler d'Auden, je ne suis pas une grosse fan de poésie...

Arlette a dit…

d'abord, t'es pas grosse, et pis ça s'appelle le printemps des poètes, pas de la poésie. Poète, ça c'est du tangible, du palpable, du qui sent sa réflexion profonde.

Anonyme a dit…

mouais alors il y a poète et poète (pouet pouet) , ou alors c'est tellement profond comme réflexion que cela me dépasse.

Arlette a dit…

Hep! Cécile! ...dis "camion"...

Arlette a dit…

dear morning stomach, en réponse à votre question...arletteamalo@free.fr. Free, comme libre. Dois-je vous dire que mon 6ème sens, qui me trompe rarement, me dit que vous n'êtes pas forcément celui que vous voulez faire croire que? Ou que qd bien même, vous pourriez n'être que couverture ou homme de main(sans aucun mauvais jeu de mot BD-esque)? Allez savoir...J'ai cru déceler une malveillance féminine vengeresse dans certains de vos propos. Coïncidence? Mis-interprétation? Connaissez-vous ce clip des "inconnus" sur la Po-é-sie? Allez, écrivez-moi! L'écriture, vous l'avez-dit, permet de remplir un vide. Et puis, ça coûte moins cher que le téléphone!