mardi, novembre 06, 2007

perdre

Perdre un être cher, un être de chair, est-ce que c'est forcément synonyme de cris, hurlements de douleur, manifestations publicitaires débordantes, ou bien ce jour-là, se surprend-on à exécuter des gestes quotidiens, mécaniques, d'une apparente froideur, rigueur automatique?

Le bruit est-il plus éloquent que le silence?

Est-ce qu'on pleure forcément quand on a mal?

Est-ce que continuer à sourire est une insulte à la mémoire de l'absent?

Est-ce que penser à acheter du pain est indécent?


9 commentaires:

Anonyme a dit…

tu as des questions toi!!! aucune idée, aucune envie d'y réfléchir, je fais l'autruche en me disant que je ne vais jamais perdre les gens que j'aime.......

Anonyme a dit…

Faut plus que tu partes, tu as des idées bizarres.....

Anonyme a dit…

J'ai lu ce post plusieurs fois avant de me décider à y répondre.

Ce n'est pas que je sois un spécialiste de la question mais disons que j'ai le triste avantage d'en avoir déjà perdu, des êtres de chair. Ma mère et mon père.

Alors je peux te dire que oui on peut hurler, oui on peut sourire, oui on peut culpabiliser, oui on peut serrer les dents, oui on peut s'occuper froidement de changer les couches de son fils parce que la vie continue. Oui on peut aussi se murer dans le silence. Et encore oui on peut conduire et pleurer.

Je réponds Oui à toutes tes intérogations parce qu'on peut tout faire quand on perd un être cher. On peut tout faire mais on a tout le temps mal.

Anonyme a dit…

La tristesse n'est pas forcément la douleur, c'est une affaire de circonstance, de préparation , de maturation affective.
La connaissance de soi et de l'autre permet le vécu de l'évènement (quel qu'en soit les circonstances) soit sur un mode actif ou passif, tragique et expressif ou modéré et calme.
Cela n'enlève rien à l'affection et au souvenir des absents, doit on vivre leurs absences dans la douleur?
Rester joyeux et actif, vivant et productif n'est pas une insulte aux disparus, c'est leur témoigner la chance d'être vivant.
Cher 4largo, je n'ai pas tout le temps mal, car la douleur est malheureusement transmissible, à ces enfants, sa conjointe: j'ai pris le parti de la joie de vivre en réaction à ces départs. Je suis à un âge ou on marie les enfants des potes et ou on enterre ses parents et ses copains, et c'est ainsi.
Si un jour, vous apprenez que le doc est mort, il sera mort heureux et cela n'est pas triste.

Anonyme a dit…

doc> tu as raison, la douleur est "passagère". Avec le temps le mal a laissé la place à une plus douce mélancolie dans laquelle je replonge parfois avec plaisir. L'envie de me souvenir.

Le temps c'est la clé mais en attendant il serait bien de pouvoir commander de la patience.

C'est un bon parti que tu as pris, j'essaie de faire de même la plus part du temps.

Arlette a dit…

Chacun lit ce qu'il veut bien y voir. Moi, je pensais à quelque chose de plus irrémédiable que la mort.

Anonyme a dit…

Moi, non plus, je n'avais pas pensé à la mort. Ce n'est pas le passage obligé de la perte d'un ami, d'un amour, d'un avenir à 2.

Anonyme a dit…

Certains sans doute te le reproche cet air de continuer à vivre "comme avant" ?

Arlette a dit…

@Alice: c'est bien connu, suis une blonde glacée, sans coeur. Emotivité proche du zéro absolu. Pourquoi crois-tu que je préfère le cachemire à la bure, si ce n'est pour mieux tromper l'ennemi?