lundi, septembre 13, 2010

Madame (Arlette) rêve.

Comme deux ou trois dizaines d'autres clients, on est entrés dans cette "surface de vente d'articles de librairie et de papeterie", un vague entrepôt sans charme dans une zone commerciale aussi hideuse que défoncée, pour y acheter les indispensables articles du cours d'art plastique de Fils Aîné. Des mères tournaient, liste en main. Des pères contemplaient perplexes les rayonnages coulissants des poches. On saisissait des bribes de conversation: "tiens, j'ai trouvé Candide, et toi, t'en es où?" "...c'est classé par ordre alphabétique d'auteur...cherche mieux"...Je suggérais "et si on disposait d'un clavier pour taper le titre convoité, et que ce dernier tombait automatiquement dans le distributeur? comme à la pharmacie? Un présentoir rotatif et pneumatique?
Pendant qu'il choisissait l'épaisseur de trait de son Posca calligraphe, je rêvais devant les Moleskine. Le Moleskine. Celui qui tient dans la paume. Le Vrai. Petite bulle de luxe. 11,50€. J'ai rapidement calculé le total de nos achats du jour. Ce sera pour une autre fois. Le rêve, c'est ça. C'est repousser à plus tard. Je finirai les pages 2003 de mon Filofax.
Un peu plus tard, un pu plus loin, dans un autre entrepôt encore moins luxueux que le premier, nus avions enfin mis la main sur les tubes d'acrylique. Deux jeunes filles murmuraient devant les rayonnage de papeterie, à la recherche d'un carnet de croquis carré. "...des Moleskine, tu crois?"
Non, mademoiselle. Pas à ce prix là.

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