mardi, juin 17, 2008

Arlette au club med


Depuis que j'ai changé de croisette, voici le dialogue auquel on finit toujours par aboutir, avec ceux de la France d'en-haut:

- t'habites où exactement?

- Au Rouret

- ? ?? Hein?...

- en fait, si on traverse le chemin, on est à Opio.

- Ha! Oui, je connais! Mon beau-frère y va tous les ans.../ J'y suis allée l'année de la naissance de X.../ J'ai des supers souvenirs là bas...etc, etc...

Pour tout vous dire, Opio est un charmant village perché sur une colline. La carte postale parfaite. Pour toute animation: un petit "Champion" (bôcoup plus petit que celui de Malo), une pharmacie, une station service, un virage où Coluche a péri, il y a déjà fort longtemps.

Mais pourquoi donc tout le monde connaît-il OPIO?
A cause du Club Med.
C'était jeudi. Une journée bizarre. Riche de tas de choses. De rencontres, d'émotions... Ce genre de journée où même la lumière est différente. J'ai glissé mon sonopod dans la poche de mon corsaire, enfilé mes sandales en argent, et je suis sortie dans le jardin. Puis dans le chemin. C'était agréable de marcher dans la douceur de la fin d'après-midi. J'ai papoté avec le monsieur du coin, celui dont le beau père cultive le potager, et qui a perdu sa femme. Que son chien en est tout chagriné depuis. A la croix, j'ai pris à gauche. Découvert des merveilles de murets en pierres de taille. Des bijoux de portails en fer forgé. Des allées d'oliviers, des clapotis de piscine, des murmures de bon voisinage. Arrivée à la départementale j'ai levé les yeux vers la tour. Quelques minutes plus tard, du même pas tranquille, je pénétrais dans l'enceinte hautement gardée, avec Bashung et ses secrets de banquises dans les zoreilles. Le moment rêvé pour décrypter les textes fouillés du type qui sait qu'il courrira moins, un jour. Les flûtes tintaient déjà sur l'esplanade. Le traiteur s'activait. Les tee-shirts print gris argent manquaient en taille Arlette à la boutique, le soleil déclinait sur l'oliveraie, la piscine débordait vers le cap d'Antibes, et le prof de golf rodait ses effets sur une jeune femme tout à fait charmante. Vous saisissez le tableau? Pas encore écoeurés par ma prose sirupeuse? Tout à coup une envie impérieuse de bulles m'a assaillie. J'ai alors constaté avec horreur combien je me sentais dans mon élément, ici, au milieu des cinquantenaires discrètement griffés de l'avant-saison estivale, alors que je faisais figure d'extra terrestre le matin même, au forum opportunité-emploi de l'Anpe. Que des 4 géo qui blagaient à l'entrée, aucun ne m'avait demandé ce que je venais faire là-haut. L'hôtesse de l'Anpe, oui.

Je suis rentrée en flottant. Il restait des bulles au frigo.

5 commentaires:

Alice au pays des mygales a dit…

Si ils ne t'ont rien dit c'est que tu devais avoir l'apareil photo pendu à ton cou avec un air de "veni, vidi et en train de vici"

Anonyme a dit…

postule comme GO!!!

Anonyme a dit…

AHhhh, Bashung!!

Arlette a dit…

@Alice: même pas. Non plus my vici domini blue bag. Juste les mains dans les poches, un mouchoir (c'est à ça qu'on reconnaît une Arlette), un sonopod et un niphone.Je sais bien que dans ton pays, si tu ne portes pas ton zoom autour du cou, on te prend pour une indigène! Pas zici...
@Cécile: moi, c'est comme GM que je préfèrerais postuler.J'ai déjà tout l'équipement...
@AHhhh,Dochhd!!

Anonyme a dit…

Bshung dans la Fiat 500 sur les routes de l'arrière pays niçois : le rêve. Beaucoup plus fun que le Club Med finalement !