dimanche, juin 06, 2010

Arlette et Patricia Cornwell

Ma voisine de cabine (je suis toujours au 5F ces derniers temps), était replette, cinquantenaire, lunettée de doré, vêtue d'un tailleur légèrement trop petit et d'un chemisier vaguement léopardisant, mais aussi blonde-coiffeur de campagne avec un genre de petite queue de cheval ridicule sur le haut de la tête. Lorsque je me suis approchée de mon siège, j'ai prié tout bas pour qu'elle ne se soit pas parfumée, scrutant déjà des places libres vers le fond de la cabine.
Et puis finalement non.
Elle lisait un roman de poche. Je me suis plongée dans un parallèle comparatif des pages culture du monde et du figaro. Lorsque la grisaille lilloise s'est dangereusement rapprochée, nous avons plié nos ouvrages respectifs. Je me suis alors aperçue que ma voisine avait changé de monture et abandonné la précédente dans la poche du siège, avec les consignes de sécurité. Je lui ai donc gentiment fait remarquer qu'elle allait mettre pied à terre en oubliant son ouvrage, mais elle a souri en m'expliquant que, son chien lui ayant mangé le début, elle le laissait dans l'avion. Que d'ailleurs, si vous le voulez prenez-le. Il ne manque pas de texte, que de la couverture. S'en est suivi quelques anecdotes relatives au dévoreur de pages, puis nous évacuâmes l'appareil. J'ai conservé le bouquin, rien que pour cette couverture manquante.
Mon Bambin blond m'attendait dans l'aérogare, un bouquet de fleurs des champs à la main, un grand sourire aux lèvres.
J'ai attaqué Patricia au retour. Après quelques pages, j'ai soupçonné des lettres dorées sur la couverture. Un tour de médiathèque plus tard, j'étais fixée.
J'avoue, j'ai pris plaisir à lire ça au bord de la piscine et dans ma chaise longue. Un plaisir un peu coupable. La fameuse vieille morale judéo-chrétienne qui nous poursuit.

3 commentaires:

(b)ip a dit…

Qu'est-ce qu'on en a à foutre hein, de cette vieille chose-là ? Patricia son problème c'est qu'elle est grave parano, elle en a rendu cette pauvre Kay Scarpetta complètement neuneu, même son marchand de pommes en veut à ses jours, à ceux de Marino et de Lucy, c'est dramatique ... A quand l'ouvrage dans lequel elle sera assassiné par son chat ? ... ça ne saurait tarder ... Mais en attendant, ça se laisse lire. Vais p't'être me refaire une série sur la plage dans qq semaines, tiens, c't'une idée-recyclage qu'est très bonne ! Merci Arlette !

Brunette à Nancy a dit…

J'en ai lu 3 ou 4, puis arrivée au "dossier Benton", j'ai câlé. J'ai renouvelé 3 fois le prêt à la bibliothèque et j'ai lâchement renoncé !

Arlette a dit…

Merci merci merci les filles! Je croyais être tombée bien bas! Imaginez que vous m'ayez dit que c'était du mm topo que Marc Levy, là, j'aurais été mal...Pout tout avoué, hier soir, je me suis endormie au beau milieu de la 4ème enquête de Scarpetta (la petite chaussure?)mais je crois que je n'aurai pas besoin de renouveler mon prêt. Le prochain, je l'emprunterai en VO, histoire de vérifier si les tics de langage viennent du traducteur ou de Patricia ("genre", que je trouve mal venu, entr'autres).