lundi, décembre 31, 2007

Arlette et son sapin


Il faisait doux, hier soir à Paris. Assez pour attendre patiemment sur le bord du boulevard sans grelotter, le break en cuir qui me ramènerait au bord de ma plage de sable fin. Froid, mais fin. J'ai sauté à bord après un coup de frein sur le boulevard de l'Hôpital. Des petites voix blondes et bleues m'ont accueillies du fond de leur équipement pour petites personnes sanglées, et la question a jaillit, anodine et dérangeante: "t'as eu quoi pour Noël?"

Petit moment de flou, vite trouver une réponse! euh...une chaise. Cette chaise. Pensée, customisée par fils aîné. Tes couleurs préférées, maman. Emballée en grand secret. Cette chaise, qui jadis accueillit les fesses et les genoux priants de mes ancêtres dans la petite église de campagne, au temps ou la messe ressemblait à un cours de gymastique du dimanche matin, et où l'on confiait pêle-mêle au GO, Grand Organisateur, ses peines, ses joies, et ses souhaits d'avoir des vaches en forme pour l'année à venir.

Une question anodine, qui fait prendre conscience qu'à partir d'un certain âge, on ne débite plus de liste en guise de réponse à la question fatidique. Que bientôt, on ne répondra plus du nom d'un objet, mais peut-être juste d'un sourire, la joie d'avoir partagé la soirée avec ceux qui comptent pour nous. Ma grand mère regarde la télévision seule ce soir-là. Un soir comme les autres? Non. J'aurais dû faire l'effort de lui offrir un peu de ma présence. Matériellement, rien ne m'en empêche. Alors?

2 commentaires:

Alice au pays des mygales a dit…

il a un potentiel artistique fils aîné qui n'est pas pour me déplaire !!! Elle est trop belle la chaise ! Assortie à ton écharpe et tes yeux !

Anonyme a dit…

Et à ton bol ! ;-)