dimanche, avril 26, 2020

Arlette, le confinement, le levain, le pain

Comme le dit si bien madame Ba, dans sa chanson, confinement song, arrêtons de faire du pain, du levain, et des pâtisseries. Déjà parce que la demande en farine a tellement augmenté que les supermarchés sont en rupture, nous obligeant à multiplier les visites dans les boutiques pour nous procurer l'ingrédient indispensable, que, en temps "normal" (mais qu'est-ce que la norme?), nous aurions dédaigné...
Cela me fait "marronner" de me retrouver à moutonner avec mes essais de levain et de pain. Je m'en sors en me disant que moi, c'est pas pour m'occuper, puisque je manque cruellement de temps en ce moment, mais que c'est pour préparer ma vie d'après. Et qu'une vie d'après, ça se prépare longtemps à l'avance. Tous les religieux vous le confirmeront si vous ne me croyez pas.
Mon après à moi devrait ressembler au confinement par pas mal d'aspects. D'abord, le bonheur de ne pas être obligé de circuler en voiture plus d'une fois ou deux par mois. Et ça, ça se mérite. C'est quelque chose qui repose sur une solide organisation, et dans ma vie d'après, qui sera low tech et peu carbonnée, (28,5 km pour trouver un carouf-market, soit près de 60 A/R), pas question de "cramer" du pétrole pour une baguette...
D'où l'auto-apprentissage sur les techniques de fabrication des aliments et leur conservation...
Ces choses que nos grands-mères n'ont jamais apprises qu'autrement que par imprégnation, moi, je suis obligée de les chercher, les noter, les expérimenter dans ma cuisine, me planter, recommencer...parce qu'une génération, celle de la femme libérée enchaînée à son micro-ondes, son congélateur et son travail salarié tellement libérateur a cassé la chaîne. Lâchez les chiennes de garde si ça vous fait plaisir, quand je compare ma qualité de vie avec celle de feue ma grand-mère au même âge, je me demande comment "on" a pu se battre pour en arriver là... ou plutôt, je ne le sais que trop bien. J'ai étudié tout ça dans une business school. L'école de l'anti-vie...
Donc mon levain.
Un truc aussi simple qu'un mélange d'eau et de farine, hé ben, c'est fou comme ça peut stresser, occuper l'esprit... peut-être parce que ce que l'on vous donne à lire ce sont des recettes et non pas des principes. Comme je n'ai pas forcément le courage de me replonger dans la chimie, j'applique les recettes, j'observe et j'apprends en faisant. Méthode Montessori appliquée à la préparation de la vie d'après. En ce moment, mon projecteur (Maria, tu m'as marquée à vie!) est braqué sur le pain. Pas parce que j'en consomme, mais pour nourrir mon mari.
Et là, nouvelle digression.
J'ai suggéré à mes fils qu'ils pouvaient manger autre-chose que du pain/beurre/confiture ou assimilé au petit déjeuner. On a discuté nutrition, besoins énergétiques, aliments etc...Et ils ont trouvé ça tout à fait intéressant, et donc, leur petit déjeuner est bien souvent constitué de restes : pâtes, riz, quiche, et nous avons aussi une sympathique collection de flocons de céréales, graines diverses, laits animaux et végétaux qui permettent de "s'éclater". Tout le monde n'a pas la chance d'avoir une maman "bizarre". Je n'en dit pas plus.
Dans ma vie d'après, il faudra faire 60 kilomètres pour trouver du pain, et acheter un congélateur pour le conserver si on ne veut pas multiplier les déplacements. Alors que la farine se stocke sans problème à température ambiante. D'où l'entrainement.
Alors dans un prochain post, mes essais!

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