lundi, décembre 07, 2009

Les humiliations qui font mouche


Elle avait posé le petit pyjama plié sur le sac de la chocolaterie. A l'intérieur, les moulages de St Nicolas, et cette boîte. Les chocolats préférés de leur père. J'ai rangé le pyjama dans la valise, et lui ai demandé si ce cadeau était destiné à quelqu'un en particulier. Cela me ferait plaisir, tu sais, je ne m'en offre pas. Prends-là si tu veux, je les avais achetés au cas où...Merci beaucoup, tu es sûre...et les petites phrases habituelles que les hommes détestent, parce que pour eux, c'est oui ou non, mais pas de chichis. J'ai glissé la boîte dans ma valise, le coeur serré.
L'avion avait du retard. Mon Grand m'a envoyé un message pour me dire qu'ils étaient bien arrivés. Je l'ai appelée. Merci de les avoir raccompagnés. Notre avion a du retard. Merci pour ce week-end. Tout va bien?
Elle m'a dit dans un souffle: on s'est garés devant la maison. Ils sont descendus, ils ont sonné, la porte s'est ouverte. On n'a vu personne. Sa voix s'est éteinte. Mes larmes ont commencé à ruisseler en silence.
Je mesurais toute l'humiliation qu'ils ressentaient, tous les deux, seuls dans leur voiture.
La boîte, heureusement, était au fond de ma valise. J'avais fait tout ce que je pouvais.

Aucun commentaire: